Un collectif s'est rassemblé à Mende pour soutenir Lesly Moussavou, une Gabonaise assignée à résidence qui risque d'être expulsée. Il aide cette maman et étudiante qui se bat pour rester en Lozère. A l'issue du rendez-vous en préfecture, Lesly Moussavou s'est vue signifier une expulsion immédiate.
Ce lundi 11 octobre à 10h00, un comité de soutien à Lesly Moussavou s'est rassemblé devant la préfecture de Mende. Cette Gabonaise doit être reçue par un membre du cabinet de Valérie Hatsch, préfète de la Lozère, ce matin même.
Lesly, 35 ans, habitante de Brenoux en Lozère, doit se faire signifier son assignation à résidence. Cela fait des années que cette étudiante originaire du Gabon, diplomée de l'Université de Montpellier et actuellement en thèse à l'Université de Perpignan, se bat pour être régularisée en France.
"Je suis très stressée, j'ai peu dormi. J'attends de madame la préfète qu'elle révise mon dossier et j'espère obtenir un récépissé de séjour. Je vis ici avec mon mari qui est enseignant et notre petite fille de 3 mois. J'attends de pouvoir rester ici en Lozère et en famille. J 'en appelle à son humanité..." confie Lesly peu avant son rendez-vous.
Sur place, le maire du village de Brenoux, où Lesly et sa famille résident, est présent. Il a déjà interpellé la préfète par courrier pour lui demander de réviser le dossier de Lesly Moussavou.
"C'est un dossier qui mérite d'être ré-examiné. Lesly Moussavou et sa famille sont parfaitement intégrées à la vie du village. C'est une famille qui participe aux activités et à la vie de la commune, tout en étant très discrets. En tant qu'élu, c'est mon devoir de les soutenir, " explique Olivier Taurisson, maire de Brenoux.
Quelques habitants de Brenoux ont pu se libérer ce lundi matin et ont tenu à faire le déplacement.
"Nous sommes tous choqués ! C'est cruel et injuste ! Cette jeune femme a la même vie que la mienne, elle est parfaitement intégrée à la société. Elle a plus de dipômes que moi et elle risque se retrouver en centre de rétention et d'être expulsée" témoigne Clémence Gouret, professeure et habitante de Brenoux.
Expulsion immédiate
Originaire du Gabon, Lesly est arrivée à Montpellier comme étudiante en 2012, à l'âge de 27 ans. Tout d’abord en situation régulière pour sa scolarité post-bac, elle a étudié à l’Université de Montpellier où elle obtient un Master I Management des ressources humaines puis un Master II en école de commerce MBWAY. Par la suite, elle a complété son parcours supérieur par deux diplômes universitaires. Une succession de succès pendant 5 ans.
A l'issue de ces études, Lesly a alors formulé une demande d’APS, une Attestation Provisoire de Séjour, à la préfecture de l’Hérault. Elle s’est vu opposer un refus. Dès lors, Lesly s’est trouvée en situation irrégulière et les batailles juridiques, pour tenter de faire régulariser sa situation, ont commencé.
Un nouveau dossier d’admission exceptionnelle de séjour a été déposé à la préfecture de la Lozère le 19 mai 2020 sur les conseils du personnel préfectoral. A la suite de ce dépôt, elle s’est vu opposer une Obligation de Quitter le Territoire Français en date du 10 juillet 2020. L’expulsion n’a pas eu lieu, en raison de l’état de santé de Lesly qui la rendait intransportable au vu de sa grossesse difficile.
Mais depuis, elle a reçu une convocation pour ce lundi 11 octobre, afin de se voir signifier une assignation à résidence. A l'issue de ce rendez-vous, la situation est encore pire.
J'ai reçu une Obligation de Quitter le Territoire Français à effet immédiat et j'ai 48 heures pour faire appel, ainsi qu'une assignation à résidence. Je suis désespérée, désemparée, mais je vais me battre.
Lesly Moussavou va déposer un recours en appel auprès du Tribunal Administratif de Nîmes d'ici 48 heures. En attendant, elle doit aller pointer tous les jours à la gendarmerie de Mende, avec sa fille de 3 mois.